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Documentation d'artistes diplômés de l'EESAB, 2015 - 2021

Mathis Berchery

MÀJ 11-09-2023

« Mathis crée de nouvelles réalités à expérimenter, à vivre et non pas uniquement à admirer ou à posséder. »   Quand les relations deviennent formes, Aude de Bourbon Parme (commissaire d'exposition et critique d'art),2023

Installation multidisciplinaire

Exposition personnelle, espace Balak, Charleville-Mézière, avec le soutien du Cnap et de l'ADAGP.

 

 

Pour hush, la recherche a été davantage métaphysique, le regard tourné vers le ciel, les nuages, pour s'interroger poétiquement sur la mutabilité permanente du monde, et sur son impossible classification scientifique. De la première tentative de Luke Howard de classer les nuages en 1803 à l'utilisation du terme cloud pour parler des données et des relations/communications humaines hors-sol, la question du langage est au cœur de la saisie et de la représentation du monde. L’installation déploie ainsi des questionnements liés à la relation que nous entretenons avec les images et la parole, l'environnement, le silence, la classification langagière et scientifique du “mobilier du monde” (Philippe Descola, Les Formes du visible 2022). Elle met en exergue un ensemble de formes "autopoïétique" (i.e. générées par la nature ou indépendamment d’une volonté ; cf. Peter Szendy, Pour une écologie des images 2022). Contenues comme potentielles invisibles dans la matière (pierre, bois), elles sont rendues possibles et révélées par des processus industriels et humains (contreplaqué, mosaïque, ...). Enfin, elle déploie un dialogue entre formes et écriture, une écriture poétique qui cherche à se tenir au plus près du silence, à étirer le temps, en s’associant à un geste de remplissage, de dessin répétitif. Ce processus de dessin inscrit la durée sur la surface même du papier, et la découpe en bloc d’espace-temps telle une bande-dessinée.

hush est un espace où retrouver de l'opacité et de la lenteur, telle la brume donne à l'environnement une intimité, un écho lointain chuchoté, une pesanteur. Où le corps entier semble faire du bruit, déplacer de la matière. Où le mobilier d'un monde mouvant sans cesse surgit, entre spectres familiers et formes éphémères.

Dans le cadre du programme Suite initié par le Centre national des arts plastiques (CNAP) en partenariat avec l’ADAGP, l'exposition hush de l'artiste plasticien et poète Mathis Berchery a été présentée à Charleville-Mézière du 4 février au 5 mars 2023.

Cette exposition est la poursuite du travail soutenu par le Cnap en 2021 autour de la notion de 
naturalisme, à travers notamment les archives de Pierre Restany et Frans Krajcberg (INHA, Archives de la critique d'art de Rennes, Espace Krajcberg) et le Manifeste du Naturalisme Intégral (1978/2013). A partir de cet appel à l'écologie dans l'art et à une sensibilité attentive à la nature, Mathis Berchery a mené une recherche rigoureuse , affective et critique, pour créer l'exposition Les yeux rives. Il a ainsi engagé tout un vocabulaire formel mêlant paysage fragmenté, entomologie, découpage d'espace et d'images, tension entre matière naturelles et représentations, et traitant l'archive comme une matière vivante.