Projet réalisé dans le cadre de Megalomania, une résidence itinérante et collective portée par Anaïs Marion sur le littoral de la Nouvelle Aquitaine
Nagori, en japonais, signifie ce qu’il reste des vagues.
On ne parle plus des sirènes. Elles se sont échouées sur nos plages, dévorant la côte et emportant le sable. Fondue sous le soleil brulant et léchée par la houle, la mémoire, elle aussi, s’en est allée. Les vagues ont tout effacé, nous laissant croire que nous pouvions réécrire le cours des choses. Il ne reste qu’un sol moite et glissant où émergent ça et là des nagori que nous ne savons plus lire. Si nous n’avions pas construit nos châteaux au dessus, peut-être nous auraient-ils appris qu’il n’y avait rien à faire. Se replier plutôt que courir au-devant sans jamais se résoudre à délaisser nos forteresses... Et lorsque les vagues vomiront nos vestiges, il n’y aura aucun trésor à découvrir, que des rivages étouffés sous leur carapace de béton.
Par la photographie et l’accumulation de traces des occupations humaines qui se jouent sur nos plages, Nagori tente d’ancrer la trace de ce qui n’est déjà plus là et ce qui tend à disparaître. Ce projet explore notre rapport conflictuel à l’impermanence du trait de côte, comme une quête poétique et violente pour figer l’éphémère.
La mémoire, elle aussi, s'en est allée, 2024
Installation - châteaux en papier de sable et paléosol, fers à béton - dimensions variables
Tirages cyanotypes virés à la galle de chêne - 50x65cm
35 mètres plus à l'Est
Installation - Tirage pigmentaire contrecollé sur bois - dimensions variables, environ 200x260cm
Démontée en 2014 avant une tempête pour être remontée 35 mètres plus loin dans la dune, vers l'intérieur des terres.
Les forteresses, 2024
Série de 14 tirages cyanotypes virés à la ronce - 16x22cm