Le dortoir , 2018
Par la manière de placer ces tiges en acier, l’espace se voit délimiter par la présence d’élément singulier, une zone comme celle d’un site. Ce sont des lignes que je dispose selon la pièce. Ils servent de repère. Ils ont leur propre volume et résonance. Nous pouvons circuler entre. Ils se tiennent debout. Ils sont, on pourrait dire, engourdis par leur propre poids. Et parfois couchés, pour barrer la voie. Le dépôt de sel à leur sommet est le point d’équilibre à leur sommeil vertical. Cela demande un déplacement avec une attention particulière, comme l’on ferait au milieu d’un dortoir. Et c’est seulement en se rapprochant que l’on peut voir les détails de leur peau d’acier. Cette surface rongée par le temps et le sel. J’ai retravaillé ces tubes en acier récupérés dans les racks abandonnés du port de pêche et marqué par l’air saturé en eau de mer. J’ai souhaité leur donner une forme profilée bombée au-dessus et s’affinant à la base. Le titre Le dortoir, est une référence à la particularité des cachalots de se rassembler et de dormir à la verticale.
Le dortoir, 2018
Installation - acier, peinture glycéro, sel
Vue exposition « Caverna Amphibio»., 2024
Installation © Manon Riet.