Lignes artificielles, 2023
Exposition personnelle, ateliers Babiole, Ivry-sur-Seine
Les lignes circulent. Elles se floutent, se dissipent et s’imbriquent dans les interstices de formes qu’elles distillent et suggèrent.
Elles s’étirent le long des murs, par delà les nuages et au-dessus des pierres.
Ancré au sol, pieds à terre, il suffit de lever les yeux pour percevoir des espaces artificiels où le veinage des rochers s’assimile aux nuées des avions, où les gestes du dessin percent le papier comme les fusées fendent le ciel et où les éclaircies se figent et se divisent dans des feuillets de plâtre.
Ciels pluriels, comètes et nuages bas se confrontent à la poussière, à la ligne de sol et à un semblant de matérialité statique.
La légèreté des nuages rencontre alors la lourdeur des bétons et les images numériques se heurtent à la volatilité des pastels les soustrayant ainsi à l’apparente véracité de modélisations complexes. Les images en noir et blanc de ciels glanées au détour d’un instant, deviennent des cartes de reliefs permettant de mieux appréhender le volume et la matière poussiéreuse des nuages.
Les Lignes artificielles sont une pensée en mouvement, un projet qui s’observe en même temps qu’il se fait et s’expose. Indicible mouvement de va-et-vient, de jeux de regard.
Les actions furtives presque désinvoltes s’incarnent et s’effacent dans la simplicité des formes géométriques qui structurent l’espace par un jeu de couleur et de construction.
Les gestes du dessin deviennent alors ceux de la sculpture et les volumes dessinent à leur tour l’espace comme la modélisation d’un monde virtuel, ébauchant au travers de faux semblants, un espace intime de ciels fossoyés, fantasmés, et artificialisés.