Maël Lannou

«La pratique de Maël Lannou, qui joue régulièrement sur un équilibre entre romanesque et burlesque, se précise ici dans son intérêt au folklore de la Cornouaille, mais également moyenâgeux. En reprenant dans une gravure La Fuite du Roi Gradlon par Evariste-Vital Luminais, c’est finalement Saint Guénolé qui se retrouve précipité dans la mer, se faisant engloutir en même temps que la légendaire Cité d’Ys. Ce simple élément modificateur est central dans la pratique de l’artiste, qui s’amuse du détournement de nombreux codes, tout en faisant appel à un imaginaire collectif et à d’autres références propres.

De la même manière, le mannequin créé par l’artiste, qui interagit directement avec la sculpture ensevelie de Roxanne Lucas, devient un modèle de chevalerie non-binaire, habillé de tissus nobles, comme un défilé d’après-combat.

[...] Maël Lannou crée des œuvres qui jouent de non-sens en utilisant principalement des matériaux de récupération, mais également dans une démarche qui se rapproche du concept de retro-avant-garde développé par le professeur-chercheur américain Tyrus Miller. Ce décalage, élément inhérent à la pratique de l’artiste, entraine un choc éclectique dans la conception et l’esthétique des pièces.»

Thibaut Godard, commissaire de l’exposition.