Caldeira, Stellaria, il Buco, 2023
Trois étendards (Caldeira, 173 x 266 cm / Stellaria, 162 x 266 cm / il Buco, 172 x 83 cm)
Eau de Javel sur tissu noir molleton, fixation bambou peint en noir
Deux sculptures (Les Mains, 68 x 43 x 37 cm / Stèle, 95 x 35 x 35 cm)
Siporex et pierres taillées, encre de Chine, papier fait main, bois
Vues et détails de l'installation Caldeira, Stellaria, il Buco, à l'occasion l'exposition Les Passeurs de Silence, Le Couvent, Marseille, 2023
Photos : Pablo Gonzalez
L’œuvre de William Jones se présente sous forme d’une installation : 3 bannières suspendues, et des éléments au sol. Les dessins sont réalisés aux pinceaux trempés dans de l’eau de javel sur le tissu noir (un tissu scénique récupéré par l’artiste, ayant pour fonction de dissimuler des éléments ou obscurcir l’espace lors du tournage d’un film). L’image se révèle par l’effacement, ou disparition, de la couleur noire du tissu, par des nuances orangées plus ou moins claires selon le degré de concentration de javel qui imprègne le pinceau. Le dessin se fait traces, vibrations sismiques, le volume naît de la densité du trait, et des tonalités ocre/ orangées.
Le récit proposé dans cette œuvre est celui de l’apparition d’un paysage, inspiré par Marseille et ses massifs calcaires. On y voit l’éruption d’un volcan, une divinité canadienne dont l’histoire suggère les bouleversements de la Terre et les dérèglements conduits par l’action de l’humanité, des grottes, des paysages de calanques, une cité médiévale juchée sur un appendice rocheux (inspirée d’une gravure de Dürer), deux mains posées au sol paraissant ressentir les prémices de phénomènes géologiques.
Nourri par des lectures scientifiques, des récits, parfois mythologiques, par ses longues marches dans les paysages étudiés, les calanques, les îles du Frioul, et son imaginaire, William Jones formule, en mélangeant tous ces composants dans son laboratoire mental, une réalité autre, un récit possible de l’éclosion d’un paysage, de la naissance d’un territoire.
[Texte écrit par Stéphane Salles-Abarca à l'occasion de l'exposition Les Passeurs de silence, avec Sourav Chaterjee, dans le cadre de la saison du dessin Paréidolie, à Marseille.]