Valentin Guichaux

Bientôt, je serai botaniste sur l’île Monuriki. J’élèverai des otaries dans un bassin entouré de palmiers. J’irai dans les forêts primaires tropicales. J’élèverai des toucans. J’aurai une petite hutte en rondins de bois grossièrement ébranchés dans une forêt de séquoia. Je recouvrirai les murs de coquilles vides, de moules, d’huîtres, de bigorneaux, de coques. Je peindrai les volets et les montants de mes fenêtres en bleu outremer. J’aurai un potager, je ferai pousser des coloquintes, de la rhubarbe, des Hortensias, un chèvrefeuille, ainsi que quelques pieds de lavande à côté de mes ruches, car oui, j’aurai des ruches blanches. Je regarderai encore et encore les gouaches et lithographies de Bram Van Velde, les peintures à l’huile de Peter Doig. Je m’inspirerai de l’énergie de David Hockney, des poèmes de Francis Ponge, de la bonhomie de Matisse, de la créativité de Picasso. J’irai dans tout les musées du monde, observer les grands maitres et recommencer à peindre.