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Documentation d'artistes diplômés de l'EESAB, 2015 - 2021

Thomas Portier

MÀJ 02-11-2023

Villes Imaginaires, 2016

Taille variable, merisier, MDF, béton, suie

L'installation Villes Imaginaires donne à voir trois sculptures répondant à trois courtes nouvelles traitant, à la manière d'Italo Calvino, d'achitectures rêvées. Le spectateur est amené ici à se projeter, avec comme support ces sculptures minimales, dans trois espaces décrivant trois facettes de l'architecture contemporaine: le rapport aux matières premières, le cycle destruction/construction et le développement vertical.

«J’ai trois histoires de villes à vous raconter.

Non.

J’ai une seule histoire se déroulant dans trois espaces.

Une ville en bois construite autour d’un lac.
Tous ses matériaux de construction proviennent de cette étendue d’eau.
La ville est en constante expansion et s’étend aussi loin que le regard puisse aller.
Quand on y entre et qu’on atteint son centre, on sait que l’on ne pourra plus en sortir,
la ville grandit trop vite. Tant que ses matières premières abonderont la ville grandira,
sa taille ne dépend que de l’accès à ce qui la constitue.

Une ville en flamme, un brasier continu, le théâtre d’un perpétuel incendie.
Il se nourrit des constructions réalisées par ses habitants ; la décision de renouveler la ville
n’est pas de leur ressort. Les urbanistes ne font que s’accommoder du chemin des flammes.
Le seul témoin de ce cycle incessant est la couche de suie, s’épaississant, jour après jour, sur les vestiges.

Une grande tour. Dès que le besoin d’un nouvel espace se fait sentir, un nouvel étage vient
combler ce manque. Espace de culture, de villégiature, de travail, le développement horizontal
a fait place à un développement vertical. De la même manière que dans n’importe quelle ville
le nouveau vient recouvrir l’ancien, mais ici il ne le détruit pas. La vie ne s’installe que sur les derniers niveaux, les précédents se voient tomber en désuétude et sont finalement abandonnés,
ne répondant plus aux exigences des habitants. Pour atteindre le centre de la ville il est donc nécessaire
de traverser toutes ses vies passées. Ses faubourgs ne sont pas ses limites mais son histoire.»