©Aurélien Mole
L'Agonie du Calamar from Thibault Pellant on Vimeo.
L'Agonie du Calamar, 2017
Exposition au Centre d'Art Contemporain Passerelle, Brest
Conçue dans le cadre de la résidence « les chantiers » au Centre d’Art passerelle, l’exposition « l’Agonie du Calamar » est le fruit d’un processus de recherche basé sur l’errance et l’accident.
Trouvant son origine dans « l’homme sans qualité » de Robert Musil autant que dans « la trilogie du béton » de James Graham Ballard, le point de départ de cette recherche a été la poursuite d’un romantisme classique transfiguré par le développement technique.
Conjointement à une série d’expérimentations du travail du métal par le feu des arcs électriques, je me livrai alors à la pratique de la pêche au leurre sur la rade du port de plaisance, et développai une fascination croissante pour les phénomènes pointillistes en jeu sur l’épiderme des céphalopodes ainsi attrapés. De cette fascination doublée de l’apparition accidentelle d’une trame de points sur la surface d’une plaque d’acier laminé à chaud, naquit l’analogie qui détermina le protocole via lequel je créai les séries Sémasiogrammes et les Moribonds. A travers ce processus long et rigoureux mais impliquant un grand nombre de paramètres hasardeux, je commençais un peu malgré moi à aborder des enjeux picturaux et sculpturaux, telles que la torsion naturelle du métal sous l’éffet de chaleurs extrêmes, ou encore la vibrance provoquée par les apparences variables des points constituant les trames. Les déformations du métal en question induisirent un dispositif de présentation qui n’est pas sans évoquer une version miniature de tôles de Richard Serra. A ces ensembles sculpturaux viennent s’ajouter deux caissons en acier monochromes présentant à l’horizontale les vidéos Casseron et Chipiron, vidéos démesurées du système de points sur la peau d’un calamar et d’une seiche.
Par dessus l’idée originale d’une narration de proche en proche, garantissant une forte place à un développement arborescent et accidentel, est venue se greffer une vidéo préexistante, Robert Maitland, encore une fois dans des circonstances dépassant mon libre arbitre, à la suite d’une chute me laissant dans l’incapacité de réaliser la vidéo initialement prévue. Cette vidéo fonctionnant en diptyque avec le troisième caisson, Deepwater Horizon, caisson rempli a eur d’huile de vidange noire, ayant l’apparence d’un écran éteint ou bien d’un miroir noir, et qui reflète et diffuse la lumière projetée par la vidéo, tout en embaumant l’atmosphère d’une lourde odeur de garage.
L’ensemble génère une ambiance incertaine, plongée dans la pénombre, résolument industrielle, laissant une forte place à l’apparition accidentelle et au biomimétisme.
Conceived during the residency « les chantiers » at the Center of Contemporary Art Passerelle, the exhibition « l’Agonie du Calamar » (the squid’s agony) is the fruit of a research process based on wanderings and accidents. As two starting points of this research, I was reading both the books « The Man Without Qualities » by Robert Musil and « The Urban Disaster Trilogy » by James Graham Ballard. I was indeed seeking for various visions of a classic romanticism transfigured by technological development.
I started to produce a series of pieces ; experiments made of metal I scared with electric arcs fire. In the meantime, I started going fishing with artificial lures over the sunsets on Brest bay. Thus, I developed an increasing fascination for the pointillist phenomenon on squid’s skin I captured. From this fascination, doubled with an accidental appearance of a dots pattern on the surface of a metal plate, came up the analogy which defined the protocol I used for realizing the series Sémasiogrammes and Les Moribonds. Throughout this heavy and rigorous process implying a lot of random parameters, I started, kind of inspite of myself, to approach pictural and sculptural matters, such as the natural twist of the metal plates under the influence of heat, or the vibrance generated by the unpredictable patterns of dots. These transformations of metal determined the presentation display, which can evoke a miniature version of Richard Serra’s twisted plates. In addition to these sculptural sets, I presented two monochromatic metal boxes, horizontally screening the videos Casseron and Chipiron, oversized footages of the dots appearance on cephalopods skins.
To this particular approach of a step by step narration I cared of, which guarantees a prominent place to a tree-like random development, was added a preexisting video, Robert Maitland, again due to circumstances that overwhelmed my free will, subsequently a fall that leaves me unable to realize the video initially planned. This video works as a diptych with the third box, Deepwater Horizon, filled with black used oil, that was appearing as a black mirror or even a turned-off screen. It was also reflecting the light generated by the video, aside from perfuming the atmosphere with a heavy garage smell.
The whole show is immersed in an uncertain atmosphere, shrouded in darkness, resolutely industrial, leaving an important role to biomimicry and random appearances.