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Documentation d'artistes diplômés de l'EESAB, 2015 - 2021

Tamara Lang

Sans titre (Diarios - correr con los zorros), 2018-2020

Reproductions de dessins issus d'un petit journal dessiné en Colombie (format original A5 en double page) et d'un carnet (format original A3 en double page), feutres, crayons de couleurs et pastels gras.

Untitled (Journal - run with the foxes), 2018-2020

Reproductions of drawings from a small journal drawn in Colombia (original double-page A5 format) and a notebook (original double-page A3 format), felt-tip pens, coloured pencils and oil pastels.

extraits des textes de l'exposition:

“Je suis arrivée en août 2018 à Medellín pour 10 mois d’échange à l’Université d’Antioquia. Mais après la première semaine, l’Université a fermé pour cause de grèves, afin de défendre un “accès pour toutes et tous à une éducation publique et de qualité”, et donc plus de moyens. En Colombie, comme dans beaucoup d’autres endroits, l’État se désengage et finance de moins en moins les services publics, ce qui laisse la place à de plus en plus de structures privées. Il y a également moins de contrôle et donc beaucoup de corruption. Dans le cas de l’éducation en Colombie, et plus précisément de l’enseignement supérieur, étudier coûte très cher. Et encore plus dans les établissements privés. Par conséquent, peu de gens y accèdent. Étudier est une chance, un privilège alors que ce devrait être un droit pour toutes et tous.

Dans ce contexte de grèves et de manifestations (jusqu’à 1 million de personnes dans les rues de Medellín / 3km de longueur de cortège!), parfois violemment réprimées, j’ai cherché à participer, apprendre, comprendre. Je passais mes journées dehors, tout d’abord à observer et écouter énormément, - les gens, la langue, les revendications, les oiseaux, les arbres, l’architecture, les paysages, etc-, mais aussi échanger avec les personnes, parcourir la ville en vélo, fréquenter des quartiers, des rues, des ateliers d’artistes, les Universités occupées par les étudiant.e.s, les musées (tous ces lieux sont devenus mes salles de classe) et également voyager au-delà de la ville, dans le pays.

Au cours de ces voyages, -sur la côte des Caraïbes, dans la région "Paisa", dans le "Eje cafetero" et en Amazonie-, je dessinais les soirs, intuitivement avec mes feutres, sans esquisse préalable, des scènes que j’avais vues et vécues, à partir de photos et souvenirs. Le type de feutre ou de papier est égal, l’important est la couleur. À la manière d’un puzzle, d’un tissage ou d’une peinture, j’assemblais et superposais mes couleurs entre elles, pour reconstituer une scène clef: le souvenir d’une rencontre, les gestes d’une personne, le quotidien des habitant.e.s, leurs habitations, leur mode de vie, des moments de fêtes et de célébrations, des paysages, une émotion particulière, ...

Et ¡Viva l’educación pública!"

excerpts from the exhibition texts:

"I arrived in August 2018 in Medellín for 10 months as an exchange student at the University of Antioquia. But after the first week, the university closed because of strikes, to defend "access for all to quality public education", and therefore more resources. In Colombia, as in many other places, the state is disengaging and funding public services less and less, giving room to more and more private structures. There is also less control and therefore a lot of corruption. In the case of education in Colombia, and more specifically concerning universities, studying is very expensive. And even more so in private establishments. As a result, very few people have access to it. Studying is an opportunity, a privilege, when it should be a right for everyone.

Against this backdrop of strikes and demonstrations (up to 1 million people in the streets of Medellín / 3km long procession!), sometimes violently repressed, I tried to participate, learn and understand. I spent my days outside, first of all observing and listening to people, language, claims, birds, trees, architecture, landscapes, etc., but also talking to people, cycling around the city, visiting neighbourhoods, streets, artists' studios, universities occupied by students, museums (all these places became my classrooms) and also travelling beyond the city, into the country.

During these trips - to the Caribbean coast, the "Paisa" region, the "Eje Cafetero" and the Amazon - I would draw intuitively in the evenings with my felt-tip pens, without any prior sketch, scenes that I had seen and experienced, based on photos and memories. It doesn't matter what kind of felt-tip pen or paper you use, the important thing is the colour. In the manner of a jigsaw puzzle, weaving or painting, I would assemble and superimpose my colours to reconstruct a key scene: the memory of a meeting, the gestures of a person, the daily life of the inhabitants, their homes, their way of life, moments of festivities and celebrations, landscapes, a particular emotion, etc.

And ¡Viva l'educación pública!"

Sans titre (Journal - correr con los zorros), 2023

Exposition personnelle au Musée d'Illustration Jeunesse (mij), Moulins, 7/06-31/07/2023.

Untitled (Journal - run with the foxes), 2023

Solo exhibition at the "Musée d'Illustration Jeunesse" (mij), Moulins, 7/06-31/07/2023.