"Au croisement de l’art, du design et de l’artisanat, Sarah Laubie teste et explore un répertoire de formes et de savoir-faire à même de répondre à l’urgence climatique. Ses sculptures, prototypes et séries en édition limités donnent une seconde vie aux déchets et subliment avec poésie les rebuts quotidiens du consumérisme. Les processus de transformation des matières imaginés par l’artiste sont aussi importants que les résultats finaux. Depuis plusieurs années en effet, le travail de Sarah Laubie s’articule en priorité autour de la déconstruction et de l’appropriation de procédés de fabrication et de recyclage industriels à partir de déchets. Après une phase de recherche, la designer reproduit ces procédés industriels à son échelle et en usant de méthodes accessibles, low-tech ou artisanales. Attentive à la mise en place de circuits courts et de réseaux de design locaux et écologiques, elle collabore régulièrement avec des artisans du territoire breton.
Sarah Laubie donne à l’aléatoire et au geste humain - imparfait, singulier - un rôle central dans chacun de ses projets. Le hasard et l’erreur sont encouragés et conçus comme des espaces de résistances à l’uniformisation. La designer vise à faire de l’utilisateur d’objets un consommateur sensible et éclairé dans la perspective d’un éveil des consciences écologiques. Mettant en lumière la provenance des matières et les étapes de fabrication, elle souhaite enrayer la déconnexion entre industrie, consommation individuelle et écologie. La transmission des savoirs occupe à cet égard une place importante dans la pratique de Sarah Laubie, cette dernière étant à l’initiative de nombreux ateliers jeunesse."
Julie Ackermann, 2020