Paloma aime raconter des histoires, depuis l’enfance, elle en invente.
Elle les dictait à ses parents qui les notaient, parfois à la suite des histoires qu’ils lui lisaient quand elle était petite, sur les pages de garde, entre les lignes, dans les blancs.
D’autres fois, elle les illustrait, les assemblait et les dupliquait pour en faire des multiples.
Comme les vrais, ceux qu’on achète.
Elle était loin de sa famille et en même temps très liée.
Cette famille là, de l’autre côté de l’océan, elle en inventait le quotidien.
Elle projetait le manquant de l’Histoire sur ces photographies, d’époques diverses, mais toutes mises au même niveau sur le grand mur du couloir de sa maison.
Elle ne posait jamais trop de questions, elle prenait ce qu’on voulait bien lui dire et complétait le reste.
Et ça avait l’air très vrai.
Je pense même que ça l’était.
Aujourd’hui, elle recompose l’histoire, la rapièce et raccommode pour que ça tienne la route, dans des textes, gravures et broderies.
Elle cherche souvent la façon d’inventer une histoire plausible pour donner une explication.