Ondine Bertin déploie un univers plastique composite sous la forme d’espaces hybrides dans lesquels s’entremêlent passé, présent et futur, où le réel et le songe cohabitent. À travers une archéologie absurde, elle convoque l’onirisme dans le champ de l’art contemporain. Après avoir été diplômée de l’École Boulle, à Paris, en joaillerie, elle intègre l’École Supérieure d’Art de Bretagne, à Brest, où elle est diplômée du Master Art en été 2021. Durant ces cinq dernières années d’études, elle développe une pratique pluridisciplinaire, à la croisée de la peinture de la sculpture et de l’installation.
Le jeu fantasmagorique qu’elle trace est imprégné de codes hétéroclites, elle emprunte autant à la science-fiction, à la fête de village, à la taxidermie ou à l’esthétique des documents administratifs. Ses pièces se forment en accord avec les lieux desquelles elles émergent. Le territoire devient source de création, avec ses singularités historiques, les êtres qui l’habitent, humain·es ou non-humain·es, ce qui y pousse, les pierres qui le constituent.
Elle construit ses oeuvres comme des mirages qui brouillent les frontières entre réel et imaginaire. Dans ses installations, le·a spectateur·ice est tantôt guidé·e ou perdu·e par un jeu d’indices qu’elle dissémine. Elle est parfois faussaire ou professeure de recherche sur une civilisation perdue et inventée. Elle fabrique des oeuvres qui sont issues d’un rêve et les importe dans l’espace d’exposition comme si elles provenaient d’une réalité autre, d’un univers inconscient rendu tangible. Par l’immersion et la narration, elle plonge le·a spectateur·ice dans un monde distordu, aussi contemplatif que déroutant.
- Texte par Elouen Bernard -