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Documentation d'artistes diplômés de l'EESAB, 2015 - 2021

Ondine Bertin

MÀJ 12-04-2024

Bagig Laouen - Projet du collectif Hydre

Le collectif a récupéré en 2021 un vieux bateau au port du Koréjou, qui est aujourd'hui au mouillage dans une crique de l'aber Wrac'h.

Le fil de nos recherches et de nos rencontres dans le pays des abers nous a mené vers le Bagig Laouen. Un tailleur de pierre, propriétaire approximatif de ce voilier, en fait don au collectif. Il flotte, navigue, il n'est pas parfaitement abandonné, ni même hospitalier, mais arrive dans nos mains et devient la concrétisation de notre imaginaire d'un lieu possible à habiter et à occuper. 

 Nous souhaitons faire de cet espace un lieu d'accueil et d'invitation pour le collectif et pour d'autres. Le projet de restauration compose la perspective d'une vie possible de quelques jours à bord, pour un espace de réflexions, de travail et de recherches.  

L'annexe - Projet du collectif Hydre

Lors de nos pérambulations, nous avons croisé le chemin d'une épave, abandonnée dans la vase, sur les berges de l'Aber Wrac'h. Nous avons fantasmé le fait de lui faire remonter l'aber pour venir la camoufler dans les roseaux, et ainsi, la protéger de la destruction par les autorités du littoral.

Pour matérialiser la destination future du vieux gréement, nous avons fauché une zone et sculpté la terre en contre forme inspirée du fond sa carène. Les roseaux récoltés, liés en ballots, noués les uns aux autres, forment une sculpture dont le lit submersible est au niveau de l'eau.

 Nous sculptons pour se fondre dans l'environnement, le sol, les matières qui y poussent, entendre ses sons, comprendre ses flux. Il s'agit d'un geste transitoire pour appréhender l'espace. Cette pièce reste vivre dans les roseaux, soumise à évoluer avec les variations du milieu.

En radeau - Projet du collectif Hydre

Durant une résidence d'un mois à Mosquito Coast Factory (Campbon, Loire-Atlantique), le collectif a mené une recherche plastique autour de la notion de radeau. À travers plusieurs expériences de dérives terrestres sur nos radeaux-sculptures, embarcations sans prou ni poupe, des interrogations émergent : comment le Radeau permet-il d'habiter un territoire ? Ou, du moins, d'en faire l'expérience sensible ? Comment le radeau se fait-il lieu d'expérience de coexistence ? 

Cette recherche autour de la figure du radeau s'est déployée à différents lieux bordant le marais de la Brière. Dans la forêt du Gâvre, nous avons fait l'expérience d'une dérive sonore dans un radeau de fougère, alors qu'autour de nous la forêt devenait la scène d'une chasse à cours. Dans les prés-salés, la construction d'un radeau de roseaux nous a permis d'appréhender le lieu. Travaillant juste avant les grandes marées, le radeau, une fois achevé, a dérivé sans nous, emporté par l'eau qui avait envahi les prés.

 

“ Quand les questions s'abattent, nous ne serons pas les rang - nous ne joignons pas les troncs - pour constituer une plate-forme concertée. Bien au contraire. Nous ne maintenons que ce qui du projet nous relie. Vous voyez par là l'importance primordiale des liens et du mode d'attache, et de la distance même que les troncs peuvent prendre entre eux. Il faut que le lien soit suffisamment lâche pour qu'il ne lâche pas. ” 

Fernand Deligny