Norah Cottencin

Durant le mois de juin 2024, j’ai réalisé une résidence au Domanine de Keravel, dans les Côtes d’Armor, proposée par l’association Filière Granite et soutenue par la Région Bretagne.

J’ai poursuivi et amplifié ma recherche entamée avec mon précédent projet FAIRE AVEC. C’est-à-dire produire un geste lié
au territoire à travers la réalisation d’objets en bois et céramique.

Depuis le Domaine de Keravel et de la côte maritime, j’arpente le terrain, je collecte des formes, je moule des pierres, des reliefs,
des traces, je cueille des plantes, j’expérimente des fermentations de fleurs ramassées, en réalisant des kéfirs aromatisés, des kôso (sirops crus vivants), des limonades naturelles de fleurs comestibles, je tente des teintures de végétaux comestibles sur tissu.

Ce répertoire de formes, d’empreintes, de textures, me permet d’expérimenter des séries d’objets, jouant sur des hybridations entre brut et manufacturé, entre formes organiques et structures géométriques, et de penser différentes déclinaisons possibles à partir d’une même forme.

Je nomme empreint-transfert le fait de parcourir le territoire, prélever des éléments pour produire des formes, de différentes manières.
J’ai moulé des éléments trouvés sur le domaine, comme des briques, des éléments trouvés sur la route, comme une mousse de protection, des éléments organiques trouvés sur la plage, des coquillages, des pierres. Cela m’a permis de pouvoir faire des tirages de ces formes en céramique, et de jouer sur des associations, des déclinaisons.

J’ai pu aussi durant ce mois, expérimenter différents médiums, notamment le bois,
en produisant une série d’assises, faite de plateau simple, en sélectionnant pour les pieds,
les chutes trouvées en atelier, avec des éléments plus bruts et d’autres manufacturés.

J’ai également fait des recherches de textures sur céramique, en utilisant ces éléments trouvés comme tampon.
Ayant récupéré des textiles abimés au domaine de Keravel, j’ai expérimenté la teinture végétale à partir des fleurs comestibles trouvées sur place et à partir de mes déchets alimentaires (légumes)

La fermentation est aussi associée à un geste global dans mon travail.
Je l’associe à des notions de prévelement, d’assemblage et de transformation.
J’ai produit une série de boissons, limonades naturelles de fleurs (sureau, tilleul, rose) qui était reliée à la fois au territoire
et aux objets, formes produites durant ce temps de recherche.

Une série de kôso (abricot-lavande, jasmin-nectarine, pin maritime, sureau-fraise..) ces kôso m’ont permis d’aromatiser des kéfirs, et fut aussi la base de cakes sucrés pour la restitution.

Toutes ces préparations ont été partagées durant un moment de rencontre et d’échanges pour la fin de la résidence.