Meghan Maucherat De Longpré

Le point de départ ? Un dessin instinctif, intuitif.
Dessiner comme cela vient, à la manière des surréalistes qui imaginèrent l’écriture automatique pour chercher à libérer l’esprit des contingences qui le brident et parvenir à le laisser exprimer ce qui est enfoui en nous.
Surgissent alors des lignes, des formes, des signes. Un langage en soi.
Langage dont les caractères ont été dispersés, détaillés, recomposés sur des supports variés débarrassés de leurs fonctionnalités premières. Les lignes échappent au dessin pour se densifier, prendre corps, devenir volumes.
Découverte d’un nouveau langage. Vient le temps du décryptage.
Comme l’archéologue qui explore, de trouvaille en trouvaille, de tesson en fragment. On exhume des débris et des carcasses qui portent les traces de ces arabesques, de ces pleins et déliés, de ces aplats. Une ferraille gravée, mordue à cœur par les marques de l’usure et de l’usage. On espère une pierre de Rosette, mais ce ne sont que ruines plus ou moins lisibles d’un ailleurs, d’un lointain intérieur, à décoder, à recomposer.
Et chercher du sens à ces poussières, nous distrait du monde et éparpille notre pesanteur.