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Documentation d'artistes diplômés de l'EESAB, 2015 - 2021

Maxime Chochon

Des zigzags, du surplace, ma pratique si il en est une ressemble aux déambulations de l'âne. Pratique hétéroclite, sporadique je parcours des sentiers parfois déserts, ceux de la vie comme ceux de la poésie, et arrête parfois mon regard sur une idée, un point de vue. Malgré la prédominance du peu, voir du rien, mes approches sont majoritairement littéraires et/ou dessinées. Même si je reste intéressé par de multiples médiums. Un peu comme l'âne aura une préférence pour les carottes ou les chardons mais ne rechignera pas devant un bon bol d'avoine (sauf si il a choisir entre ce dernier et un bol d'eau). Je marche, je rumine, je rechigne à la tâche patientant allongé sur le sol jusqu'à le bât à porter me convienne. Si il le faut un gribouillage, un dessin, une simple photo ou une note manuscrite devient proposition. Sinon c'est le dessin numérique qui par son accessibilité, la facilité de décalque ou de reprise qui prend une part non négligeable du temps passé assis. 

 

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 La présence de l’âne est une présence rassurante. Par l’âne et les métaphores que celui-ci me permet de filer, je peux critiquer, postuler sur des rapports à l’art, au même au sens plus générale à la vie intellectuelle. Tout d’abord je ne détache pas la vie intellectuelle de la vie physique, l’homo sapiens est ainsi constitué, et si il existe des degrés différents, tout Sapiens sait des choses et s’en sert. (cf: Nietzsche et la vie , Barbara Stiegler) 

Cet âne, me permet de figuré un positionnement face et au sein d’un système. Une foule de questions s’agglomèrent, et quand elles ne prennent pas forme ou substance textuellement, elle prenne la forme de dessins, le plus souvent numériques.
Je ne souhaite pas me donner le titre d’artiste que je trouve galvaudé, et celui-ci ne relève au mieux que de la description usuelle d’un producteur de formes dites plastiques. Le plastique ne m’intéresse pas, en tout cas pas a priori, la forme est sculpté, définit a posteriori en fonction du contexte dans lequel l’idée doit se déployer, j’aime l’idée, bien que j’ai énormément de scrupules à utiliser le terme d’art, d’un art « contextuel ». C’est-à-dire d’une pratique de phénoménologisation d’un processus de pensée dans des formes adaptées au milieu dans lequel elle se déploie.
Cette idée, rejoint l’idée que je me faire de l’art et de la poésie qui est de manière assez mystique je dois l’avouer, l’énergie initial de toute chose, l’ « élan vital », la volonté de puissance que Nietzsche définit serait pour moi poésie. Cet idée a des limites, et risque comme tout mysticisme de tourné à la sacralité, et à la religiosité, c’est pour éviter cet écueil, que l'importance de l'idée de contingence reste la contre-force de cette spiritualité. Cela tient ici d'un équilibre ; Le contingent à outrance conduirait au nihilisme quand le mysticisme poétique lui conduirait à l’idolâtrie et au fanatisme.
Cette contradiction, cet opposition équilibre la balance, et tel le yin et le yang elle contient un principe de méditation et de médiation qui entraîne ma pratique dans une ubiquité parfois outrancière. Le risque majeure de cette opposition étant l’apparition intempestive d'un relativisme pessimiste. C'est pour cela qu’un troisième pilier est nécessaire, un relativisme tempéré. Ce relativisme tempéré, est nécessairement dosé pour ne pas tombé dans une indécision Buridaniene, qui entraînerait la stérilité la plus confuse, et pousserait le producteur dans une apathie mélancolique, incapable de décider entre un idéalisme romancé et un nihilisme suicidaire, ou même de s'accommoder du spectre de leurs nuances.
Malgré tout, l’idée de l’art contextuel, est une porte qui s’ouvre devant la relativité outrancière. Le fait d’adapter plastiquement une idée au contexte de diffusion, à l’environnement dans lequel elle existera fait de l’art contextuel une forme écosophique de relation à l’art. L'art contextuel, est le concept d'asinité artistique, le symptôme de l'âne-artiste.

Pour définir « l'art », il n’est pour moi rien d’autre que la désignation a posteriori de l’efficacité de la réalisation du passage d’une observation de la poétique en un objet de spéculation, de sensibilisation pour le regardeur. Une transfiguration, au sens de transcription d’un constat, d’une idée en une figure extra-normale.
La poésie étant ici l’élan vital de toute chose, l’art n’est pour moi que la mise en lumière de cette énergie poétique.

Bien évidemment ces idées ne sont que des matrices nominales. Le nomine : poesis est tout à fait remplaçable, il ne définit que le concept d’une chose.

L’âne totémise pour moi, le dépassement de cette contrainte intellectuelle au profit de l’intégration de ces principes. L'âne est une figure qui se déploie avec humilité et simplicité venant contrarié l'intellectualisme de la tirade qui se clot.


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Rendre compte d'une oisiveté besogneuse, une espèce d'ambivalence, assimilé à celle, asine, qui voudrait que le travail, ici, l'étude, soit compatible, indissociable même d'une attitude oisif, ou sinon, d'une posture atemporel, amoral, a(?)ésthétique. 
Une théorie de la relativité, rien n'est nécessaire, tout est possible : potentialité = contingence. Tout se vaut, p'tet bin qu'oui, tet'bin qu'non... Normandité, mélancolie et relativité.