« Par son travail, Maureen Robin dévoile la dimension temporelle de l’image. Elle emprunte et les codes du cinéma du début des trente glorieuses, de la disco, de l’art nouveau, du glamrock, du tatouage, autant d’esthétiques qui ont étées rassemblées dans le mot vintage, et par lesquels elle requestionne cet héritage imaginaire en le confrontant aux paysages contemporains.
Ses productions, au-delà d’assumer l’artificialité des images, reposent sur leurs spécificités plastiques pour porter les intentions qu’elles incarnent. On découvre, notamment, les propriétés sensibles et informatives des couleurs. Ainsi, un vert différencie les vivants et les morts parmi des micro-organismes ; un filtre orange transfigure les paysages terrestres ; des tirages photographiques teintent une architecture ; un appareil révèle des lumières invisibles...
Du studio photographique, Maureen Robin a gardé éclairages, accessoires et maquillages qu’elle appose sur ses sujets, qu’ils soient paysagers ou microscopiques. Elle navigue en permanence entre naturel et artifice, documentaire et fiction, imaginaire et réel. Et c’est en s’inscrivant entre ces dualités qu’elle investit les espaces qui l’accueillent. Ses accrochages jouent de l’ambiguïté intérieur-extérieur, unique à chaque architecture.
Dans cet effort de croisement permanent, l’artiste s’entoure de spécialistes, de laboratoire de recherches, de géologues... Son travail est un lieu où la science rencontre le sensible. Et où l’esthétique se mêle, en filigrane, aux questions sociétales, environnementales et culturelles : un temps d’échange de curiosités. »
Patrice Ménard