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Documentation d'artistes diplômés de l'EESAB, 2015 - 2021

Mathis Berchery

MÀJ 11-09-2023

« L'homme négatif ne veut pas entendre ne peut pas croire qu'il est de cette espèce, il a honte dans la conversation de ce qu'il représente, ce qu'il inspire, l'image du visage contrit par la violence, l'haleine du vilain, les mains du sale type, les mots du bourrin, le corps du violeur, le sexe couteau, les vêtements du doute, le regard de l'incertitude, de la crainte. »

extrait, 2021, L'homme négatif

Une série de textes qui tous commencent par «L’homme négatif...» ou par «L’homme est négatif...». Une manière, d’abord, de définir le masculin par la négative, mais aussi de créer un personnage fantômatique pétri de contradictions insolubles, d’un esprit à la logique qui se heurte, d’un corps qui voudrait se défaire des normes, des habitudes, des contraintes héritées, d’une image qu’on lui colle à la peau alors qu’il ne s’y reconnait pas.

Il est ici question de vider le mot «homme», de le lessiver pour éventuellement le renouveler, en tout cas le faire descendre de son piédestal, et figurer la fuite du corps de ce mot par son absence manifeste.

Les textes inscrits au trace-lettre sont ici publiés comme des pièces uniques, des paroles au plus proche de la spontanéité de l’énonciation, assumant l’erreur, la rature, le mot oublié. Autant d’éléments graphiques qui viennent donner du corps au texte, sortir de l’immatérialité des livres et des théories.

Comme autant de couches débarrassées, les textes sont suspendus à un dispositif évoquant l’étendoir, le domestique, la circulation entre visible et invisible, jouant de tensions et contrepoids qui n’assurent aucune fermeté ni principe, si ce n’est ceux de la gravité et de l’équilibre, toujours à négocier - qu’il soit physique, social, poétique ou encore relationnel.

 

Exposition collective, Point d'équilibre, Ateliers de la Ville en Bois, Nantes, commissariat Transitoire.

Crédits photo : Malo Legrand