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Documentation d'artistes diplômés de l'EESAB, 2015 - 2021

Marylise Navarro

MÀJ 26-05-2020

Il n’est pas nécessaire de courir le monde, de traverser océan et jungle pour sentir le charme des nuées, la sève des arbres, le langage des rivières et des nuits.
Des hommes - Joseph Kessel


J’adore les clameurs! Leurs petits haut-parleurs discrets ont fait de cette ville un poème. Qui chaque jour change, perd des phrases, gagne des cris, trouve ses mots se métamorphose de touche en touche sans que personne ne sache où ni qui a placé les clameurs qui jaillissent, qui les enlève, et qui - sinon la ville même - recompose sans relâche l’oeuvre d’art qui la traverse de part en part.
La zone du dehors , p. 242 - Alain Damasio

  La Nuée? C’est une chorégraphie urbaine et une composition sonore des paroles du coin. Une fois récoltées, elles sont recriées, clamées dans une installation in situ en mouvement. La Nuée est pensée métaphoriquement comme l’apparition de cris isolés d’oiseaux dans le bourdonnement d’une nuée, au sein d’une rue, d’un parc, d’une place publique.
La Nuée est une création pour et par un territoire qui se rend visible ou audible par une variété d’installations dans l’espace public, puis par une création radiophonique et une auto-édition documentant le processus. L’idée est d’aller à la rencontre d’un territoire par ses espaces et ses habitants afin de le mettre en résonance. Ce travail est une création nomade et adaptable, il écrit actuellement sa dramaturgie sur le plateau de Millevaches en Limousin et est amené à se réécrire en fonction de chaque nouveau territoire. Basé sur l’activation de dispositif d’enregistrement et de diffusion sonore dans l’espace public, l’idée est de travailler sur des outils camouflés qui cherchent à se fondre dans un environnement urbain.

 

  La Nuée est un projet de création sonore qui se déploie, s’active, et se nourrit d’un territoire par la rencontre de ses espaces et de ses habitants. La première phase du processus de création est donc une collecte de récits des différentes voix du territoire. Ces voix, nous les voulons quotidiennes, plurielles, intimes, collectives, douces, révoltées, drôles ou poétiques... Afin de saisir poétiquement sur un temps donné, une forme de vécus collectifs.