Oracle, 2020
Carrelage, mosaïque, miroirs, peinture phosphorescente, enceinte audio.
Lavoir du Rhu
L'art dans les lavoirs, du 14 au 21 août 2020
Parcours d'œuvres dans une sélection de lavoirs de la commune de Combrit Sainte-Marine, organisé par l'association Astérismes.
Oracle est un lieu, il est aussi un objet.
Il commence par le mythique oracle de Delphes, ou plus précisément, par le trépied sacrificiel, au sommet duquel trônait une vasque, dans laquelle s’asseyait la pythie, buvant l’eau sacrée pour délivrer ses prédictions.
Puis Oracle est devenu puits, de campagne ou de ville, il s’est répandu. Peu après, il était fontaine, comme celles que l’on rencontre au centre d’une place ou dans un jardin, garnies de pièces en gage de vœux murmurés. Ensuite transformé en bassin pour poissons ou fontaine à oiseaux, Oracle est à la fois petit ou vient à s’évaser, il contient du vivant ou de l’eau qui dort et parfois frémit.
Un jour il fut lavoir, vivifiant bassin remué par les cendres puis le savon, il s’éveillait avec les mots et les gestes, et de temps en temps le chant des femmes.
Toujours en écoute de l’humain, Oracle est patient.
Il est le réceptacle de l’eau, il est miroir fabriqué pour les désirs.
Cependant il aime à croire que la pythie pourrait reposer dans plus confortable qu’une vasque en bronze.
Aujourd’hui, en 2020, double décennie, futuriste par ses chiffres et fataliste par son actualité, Oracle pourrait être un jacuzzi. Il est l’objet de la religion contemporaine du bien être, et l’on sait, depuis l’antiquité, que la détente est un état recommandé pour la prise de décisions.
Il est une abysse sans fond où s’enfoncent vos désirs, vos rêves, il peut être le reflet de vos espoirs, il peut être le silence.
Oracle est sourd, mais peut être vous laissera-t-il interprétation de quelques mots.
Une enceinte diffusait de manière aléatoire et sans heure précise une prédiction.