一石二鳥, ISSEKINICHÕ, 2021
édition de 100 tirages couleur, papier, bois, sangle, 21x31cm, © Alexandre Texier
一石二鳥, ISSEKINICHÕ, 2021
edition of 100 unbinded printings, 21x31cm, © Alexandre Texier
一石二鳥
Issekinicho est une édition dont le titre est un proverbe japonais. Littéralement, il signifie : «une pierre, deux oiseaux», et renvoie à notre version française « faire d’une pierre deux coups ». J’envisage le médium photographique comme un double mouvement de regard et d’indexation. Je développe un goût pour le pittoresque et le curieux, dans l’acception proposée par le dictionnaire universel de 1790, à savoir «se dit en bonne part de celui qui a le désir d’apprendre de voir les bonnes choses, les merveilles de l’art et de la nature. Curieux se dit aussi de celui qui amasse des choses rares, singulières, excellentes, ou qu’il regarde comme telles. Car tous les curieux ne sont pas connaisseurs». C’est la casquette d’artiste qui me permet, selon l’approche, d’adopter des points de vue toujours différents : parfois peintre, géologue, archéologue, biologiste ou simplement touriste. Cette posture me permet avant tout de développer un rapport contemplatif au monde. Les rapports formels se construisent dans des oppositions et des rapprochements de différentes natures, à l’instar du végétal et du minéral, du construit et de la ruine, du pictural et du sculptural, ou encore de l’entropie et de la négentropie.
«Un navire de croisière argentin, brésilien peut être ? Deux papillons, trois chatons, quatre silos. Une pierre, deux cous et les pélicans à qui ils a partiennent, trois... trois... On pourrait encore longtemps compter les objets, les choses, les détails qui se suivent dans cette sélection d’images qu’est l’Issekinicho de Malo Legrand. Issekinicho, c’est déjà un compte, le compte de celui qui prend dans son filet un instant, une composition. Celui qui jette son regard à la figure du regardeur après lui. « Une pierre, deux oiseaux » c’est une chasse efficace que celle du photographe il capture une image et son geste ricoche, la pierre frappe l’oeil du spectateur, captif. Pris au piège d’une série sans cesse renouvelée par un ordre faussement établi, renouvelée par la liberté de faire se rencontrer des images sans raison. La série qui se déploie sous les yeux n’est pas une suite, c’est un ensemble horizontal fait de liens qui ne concernent que celui qui les voit. Deux papillons, trois chatons, quatre silos. Deux pélicans, trois chiffres sur une porte et cent autre choses, sans but, sans objectif...»
ISSEKINICHÕ, texte de Maxime Chochon, 2022, Rennes
一石二鳥
Issekinicho is an edition whose title is a Japanese proverb. Literally, it means: «one stone, two birds», and refers to our French version «to kill two birds with one stone». I see the photographic medium as a double movement, first looking and then indexing : as pointing at. I develop a taste for the picturesque and the curious, in the sense proposed by the universal dictionary of 1790, namely «said in large part of the one who has the desire to learn to see the good things, the wonders of the art and nature. Curious is also said of someone who collects rare, singular, excellent things, or that he looks at as such. Because not all the curious are connoisseurs». It is the artist’s costume that allows me, depending on the approach, to always adopt different points of view: sometimes painter, geologist, archaeologist, biologist or simply tourist. Above all, this posture allows me to develop a contemplative relationship with the world. The formal relationships are built in oppositions and reconciliations of different natures, like the vegetal and the mineral, the built and the ruin, the pictorial and the sculptural, or even entropy and negentropy.
“A cruise ship from Argentina, or Brazil perhaps? Two butterflies, three kittens, four silos. A stone, two necks and the pelicans to whom they belong, three... three... We could still count the objects, the things, the details that follow each other in this selection of images that is the Issekinicho by Malo Legrand. Issekinicho is already an account, the account of someone who catches a moment in his net, a composition. The one who casts his gaze in the face of the viewer after him. «One stone, two birds» is an effective hunt that that of the photographer he captures an image and his gesture ricochets, the stone strikes the eye of the spectator, captive. Trapped in a series constantly renewed by a falsely established order, renewed by the freedom to bring images together for no reason ? The series that unfolds before the eyes is not a sequel, it is a horizontal set made up of links that only concern the one who sees them. Two butterflies, three kittens, four silos. Two pelicans, three figures on a door and a hundred other things, without a aim, without a goal...»
ISSEKINICHÕ, text by Maxime Chochon, 2022, Rennes