Le Signal, 2018
Installation
Aquarelles sur papier - papier peint - sable - lettre originale
Construit en 1967, à 200 mètres du trait de côte (dans le cadre d’un vaste plan d’aménagement touristique du littoral aquitain supervisé par l’Etat) Le Signal, immeuble de quatre étages de Soulac sur mer se trouve aujourd’hui à moins 9 mètres du bord de la dune.
En janvier 2014, le sénateur-maire de Soulac a signé un arrêté interdisant l’accès au bâtiment. « Nous arrivons en 2014 et un arrêté de péril nous met en demeure de quitter les lieux. Dix jours pour nous organiser. Afin d’accélérer notre départ la mairie avait donné ordre de couper eau, gaz et électricité. En quelques heures le Signal est devenu un fantôme. » *
Depuis l’évacuation, les 68 copropriétaires sont toujours en procédure pour faire valoir leurs droits et ils ignorent s'ils obtiendront satisfaction. L’immeuble se tient toujours face à la mer qui monte, et il est condamné à s’effondrer dans l’océan Atlantique à brève échéance.
L’ installation éponyme le Signal se compose de différents objets: Aquarelles, Tapisserie reconstitué, Installation In situ, document. Tous les éléments de cette pièce s'articule dans une mise en scène commune, où l'espace même de présentation est pris en compte.
Elle a été présenté dans l’exposition Sandburgen (châteaux de sable) à feigen + dart (Leipzig).
Des châteaux de sables… une images paisible à première vue: Des enfants construisent sur une plage. Mais en y regardant de plus près on s’aperçoit que si l’excitation monte ce n’est pas tant de voir progresser les tours vers le ciel, c’est que la mer s’avance et que l’heure de la destruction et de l’engloutissement approche.
Est-ce que les enfants bâtissent pour que leurs édifices résistent ou bâtissent-ils pour que le spectacle de la destruction se produise et soit le plus long possible.
On peut peut être expliquer cette attraction propre à l'humain vers la destruction, par la fascination pour le changement d’état et la tentative de comprendre, de saisir, voir même de contrôler ce mouvement naturel des choses. Une oscillation permanente: Construire/Détruire.
*extrait d’une lettre d’une ancienne habitante du Signal présentée en tant que document original lors de l’exposition Sandburgen.
'Le Signal' is the name of a building that is the starting point of the work of the same name. It was built in 1967 in Soulac-sur-mer extremely close to the sea. In 2014, in view of the predicted rise in sea level and the danger of collapse, the city ordered the evacuation of the inhabitants. Since then, the inhabitants have been looking for justice.
The installation Le Signal consists of different objects: watercolors, reconstituted wallpaper, installation in situ, document. All the elements of this piece are articulated in a common staging, which plays with and uses the exhibition space.
It took place as a part of the Exhibition Sandburgen (sand castles) at feigen + dart (Leipzig).
Sand castles are at first sight a peaceful picture in your head: children building on the beach. But if you take a closer look, this game is not about watching the castles grow higher and higher. It's much more about the fact that the sea is getting closer and closer and with it the moment of destruction! Do the children want their buildings to withstand the sea or do they only build so that the spectacle of destruction can take place and last as long as possible? Perhaps this attraction to destruction can be explained by a fascination for the state of change and an attempt to understand, grasp and even control it. We may be able to explain this early human attraction to destruction, by the fascination with the change of state and the attempt to understand it, to grasp it, or even to control this natural movement of things. One oscillates permanently between the two: Construct / Destroy.