Le territoire balisé de l’art est pour Laure Mathieu le lieu d’une enquête linguistique. Elle la développe avec un large attirail méthodologique et expérimental fondé sur des principes de traductions, exégètes ou digressions réflexives, mis en forme dans des environnements, performances, textes, vidéos ou sculptures. Cette recherche sur le pouvoir déclencheur du langage, actionnant le passage des frontières entre le réel et l’espace de la fiction ou de l’art, pourrait se diviser en registres d’investigations pour lesquels sont examinées les figures d’intermédiaires que sont le conteur, le médiateur culturel, le modèle.
Les notions de conscience, de phénoménologie et l’interrogation des conditions d’une expérience subjective (qu’elle soit esthétique, patriotique, culturelle...) sont au coeur de son intérêt, notamment dans la manière dont ce savoir senti, vécu au delà du langage, peut être partagé - quels sont les outils de ce partage (métaphore, fictions) et comment il devient savoir commun, conscience collective.