Julien Marty

Dans nos villes modernes, beaucoup d’espaces sont oubliés par les riverains, ignorés des politiques, des architectes et attendent un plan de restructuration pour être réaménagés.
Ce travail vise à démontrer quelques enjeux essentiels contredisant la logique du délaissement. Ces derniers sont des espaces résiduels structurellement inutilisables par l’aménagement du territoire. Physiquement, le délaissé est isolé, littéralement délocalisé. Le peu demeure dans son histoire, ce qui subsiste de son identité suffit à l’exclure de l’état des lieux. Il est de trop dans l’actuelle répartition des places. Nous devons préserver des lieux innocupés et accessibles sans distinction, qui laissent du jeu au passage et à la rencontre, où le simple fait de coexistence peut se réfléchir diversement. Ce sont des terrains d’expérimentations graphiques, des espaces qui racontent des histoires, des faits…
La problématique de la valeur est au coeur de ce projet. A partir de lieux urbains choisis, je propose un travail plastique invitant le spectateur à rentrer dans un univers où se mélangent réel et imaginaire. Je cherche à transmettre aux autres mon intérêt pour ces espaces abandonnés, à retranscrire la singularité de ces dents creuses. Ils sont éléments d'inspiration pour une production plastique. Jonglant entre passé présent et futur, entre déconstruction, attente et reconstruction mon travail est un archivage de pensées, de données, de preuves trouvées sur ces lieux d’errance.