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De l’intérieur du hangar s’ échappent de lourds BPM qui, atteignant le jardin en friche,
rythment l’accueil du public. Nous avançons sans un mot vers la pièce d’où provient
le son. Je crois que mon coeur bat aussi vite que ce dernier. 200 BPM. J’ouvre la porte
et invite le public à pénétrer dans l’espace obscur. Seules les lampes UV et le clignotant
orange de ma voiture diffusent un peu de lumière.
Aux murs, des peintures sont suspendues; deux drapeaux néerlandais font face à Dog
Fight. Au sol, les motifs tribaux s’accrochent difficilement au béton. Personne ne croyait
ma voiture capable de rentrer dans la pièce, mais au centimètre près, elle y a fièrement
pris place, rendant possible la performance The Final Exam qui suit. Alexandre sort de l’AX, laissant ainsi s’échapper une fumée épaisse, qui emplira la pièce pendant qu’il effectue un hakken endiablé, la danse caractéristique du gabber.
Après ce démarrage en trombe, nous passons dans la pièce adjacente, où est érigé un
dessin mural réalisé au fusain. C’est l’esquisse d’un câlin entre deux gabbers, extrait d’une
série qui illustrait mon mémoire sur le gabber. Un peu plus loin, des sabots chromés trônent sur des pneus, un pare-choc suspendu nous invite à lever le nez avant de nous avancer vers un socle miroir, nous reflétant ainsi au milieu de mes objets et lectures de référence.
Gabbers, 2018
Série de 8 dessins au feutre
12x18 cm