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Documentation d'artistes diplômés de l'EESAB, 2015 - 2021

Fanny Gicquel

MÀJ 16-10-2023

près de la cataracte[close to the cataract], 2022

près de la cataracte, 2022, installation-performance, 45 mn
Performed by Léa Balvay and Fanny Gicquel
Picture: © Jemina Tercero and Dan Outon



the door between them, 2022, steel, thermo-sensitive painting, 80x200 cm/each
an insecure hand, 2022, steel, paraffin, glasses, blue jeans, approx. 180 x 100 cm
I said cage, not room, 2022, glasses, steel, paraffin, approx. 200 x 100 cm
plain pleasure, 2022, steel, paraffin, glasses, 31 x 19,5 x 8 cm
to pass in his head, 2022, aluminium, flowers pressed, 30 cm diameter/each
what your hands are telling me, 2022, parafin, aluminium, 16 x 6 x 4 cm
imagination exercise, 2022, aluminium, approx. 16 x 10 cm/each
the skins from other, 2022, steel, painting, printed cotton fabric, blue jean, variable dimension
To hell with the sisters, 2020-2022, face and hand choregraphy, 4 mn

Texte d'exposition par Jesi Khadivi (2022)

L'artiste française Fanny Gicquel travaille principalement la sculpture et l'installation, incorporant généralement ses œuvres dans des performances chorégraphiées non hiérarchisées qui abordent des idées liées au corps et à l'espace. Avec des sculptures et des performances qui traitent de l'éphémérité, de la fragilité et de la pluralité inhérente au moi, la pratique de Fanny imagine le monde moins comme un espace d'entités discrètes et cloisonnées que comme une constellation dynamique de mélanges, de croisements et d'interférences. Une sorte de porosité entre le soi et l'autre, l'intérieur et l'extérieur, l'humain et le non-humain est venue définir son travail. La nouvelle installation de Fanny Gicquel, Près de la cataracte, traduit la technique littéraire du "cut-up" dans un contexte performatif, résultant en une chorégraphie qui se passe de la linéarité en faveur d'une multitemporalité fluide. Le titre et le contenu de la performance sont librement inspirés de la nouvelle de Jane Bowles "Camp Cataract", dans laquelle l'écrivain américain utilise l'histoire de deux sœurs dysfonctionnelles pour explorer plus largement les relations humaines prises dans des carrefours intimes et politiques. Se déroulant au milieu d'une constellation dynamique de sculptures, deux femmes se rencontrent dans la performance. Leur relation n'est pas claire. Sont-elles des parentes ou des ombres ? Les femmes passent sans transition d'une activité et d'un geste à l'autre. Comme une boucle sans fin, microscopique, chaque répétition introduit de légers changements dans le jeu des femmes en mouvement perpétuel : une fuite de la peur de la stase. Le flux constant de mouvement et de flux s'étend aux objets avec lesquels et à travers lesquels la performance se déroule : une peinture thermotactile fonctionne comme un portail entre les mondes, des mots apparaissent et disparaissent dans des anagrammes et des palindromes multilingues, des récipients en verre nichés au milieu d'ensembles sculpturaux en acier sont activés par la respiration et la fumée humaines. Comme le note Fanny elle-même, "Les œuvres sont actives, changeantes, échappant à une forme définitive pour souligner l'impermanence des choses qui nous entourent, mais aussi leur potentielle transformation et fragilité."

Près de la cataracte par Henri Guette (2022)

Publié sur YACI/Jeune critique d’art


On a toujours une impression de fragilité avec le verre. Peut-être parce que c’est la matérialisation d’un souffle et que l’on sait tout ce qu’un souffle a de cassant. Une respiration figée dont les contours seraient des mots, dont les bris gardent toujours un air de menace. Avec le verre, on fait des jolies choses comme des petits animaux, des ménageries qui prennent la poussière sur les étagères quand on ne sait pas les aimer. Avec le verre, on se coule dans la respiration d’un autre. Fanny Gicquel, avec le verre donne une seconde forme à nos corps, le double d’un cœur avec Plain Pleasure, ou de celui d’une cage thoracique avec I said cage no room. A la lumière, ces conduits de verre brillent et c’est comme s’ils soulignaient une absence. Deux sœurs ou deux performeuses, c’est selon, fument ou vapotent. Elles ne se parlent pas et se comprennent peut-être à côté. L’installation Près de la cataracte est conçue pour deux personnes, assez complices pour se chercher compagnie et néanmoins à ce point absorbée par elles-mêmes qu’elles semblent se rater ; c’est aussi ce qui les rapprochent de deux héroïnes de Jane Bowles : Harriet et Sadie, soeurs dans Camp Catatact.

L’une inspire, l’autre expire. C’est la même fumée et l’on voit, par la condensation et les gouttes d’eau à quelle point elles se tiennent proches. Live as close as possible to each other. Ce sont deux flûtes en verre qui portent une musique inaudible, peut-être parce que nous ne sommes pas au diapason, dans ce même temps qui est ici comme étendu. Ce seraient deux coureuses qui se passeraient le témoin, faute de pouvoir se tenir la main. On reste ainsi un peu hagarde quand il s’agit de succéder à quelqu’un. La deuxième, la troisième dans une famille, parfois de quelques minutes, souvent de plusieurs années : que faire de sa propre place ? On est au bord de la rupture, la cataracte et le bruit de la chute devrait tout engloutir. Une déflagration mouillée suivie d’un silence hagard. C’est donc cela qui est entre les lignes, ce qui déborde des mots: finalement ce non-dit de la littérature cher à Bowles comme à Tennessee Williams. Cher peut-être à tous ceux qui savent ce qu’il y a à perdre à trop parler.

On se raccroche aux gestes comme on chercherait à communiquer. L’une inspire et l’autre expire sa cigarette électronique. Elle rentre la tête dans sa cage ; il reste à l’intérieur quelque chose qui cohabite mal, peut-être une anxiété. Toute en tension, la partition Au diable les sœurs commence sur un air de jeu de mains, quatres mains qui se cherchent et se rabrouent jusqu’à s’en prendre aux visages. On dit que le mimétisme est une stratégie de séduction. On dit que le fait de reproduire les gestes de l’autre est une façon de chercher l’approbation. On dit que l’exercice du miroir augmente l’empathie mais toutes celles qui se sont retrouvées face à quelqu’un qui les imitait de façon trop appuyée savent que l’énervement n’est pas loin.”On” ne tient pas à grand-chose. Les limites sont toujours en voie de recomposition et jusque dans les mains il faut être prête à voir le coup partir. L’espace qu’il y a entre les mains ne dit pas seulement la résistance de l’air mais aussi tout ce que l’on est amené à investir dans une performance ; la capacité interprétative.

Elles ne se parlent pas et se comprennent peut-être à côté. Dans ce qui se joue, se déjoue, les petits gestes détournent de grandes rivières et les variations révèlent un événement traumatique. Les héroïnes de Jane Bowles nous sont présentées comme “dysfonctionnelles” et peut-être que c’est bien de ressassement dont nous parle l’installation, le campement. Qu’aurions nous fait différemment si nous avions su ? Pourrions-nous lire les événements autrement ? Quelle temporalité nous éclaire dans nos jugements et appréciations ? La nouvelle ne tranche pas et laisse le lecteur face à une fin ouverte. L’installation elle-même joue du suspens et les objets posés avec douceur, déposés délicatement au sol donnent à sentir un environnement. Les accroches, fragiles, mettent en tension les murs et le sol, tout ce que nous croyons être donnés.

Qui aura donc le dernier mot des deux jeunes femmes ? Dans l’Exercice d’imagination que propose Fanny Gicquel, elles composent et recomposent des mots à partir d’un même ensemble de lettres. Ce qui pourrait être un jeu d’anagrammes devient pourtant par l’intensité que les protagonistes y mettent un affrontement qui porte sur le langage. Elles ne parlent pas mais les lettres qu’elles réagencent de plus en plus violemment, s’entrechoquent et trouvent une matérialité sonore. C’est un jeu qui force les possibilités du langage ; les mots se forment avant la pensée, l’image des mots avant même leur sens. Il n’est pas possible au travers du langage d’atteindre la pensée de l’autre qui dépasse, déborde ; aux mêmes mots, les contours changent selon qu’ils soient de l’une ou de l’autre. On touche une fois encore au non-dit, et à ce qui chez Jane Bowles ou Tennessee Williams fait littérature.

Dans les multiples interactions que suscitent les objets, il y a l’idée d’une collaboration. Avec Passer dans sa tête, il est nécessaire de travailler main dans la main pour porter le disque d’aluminium sculpté et comme l’indique le titre de faire preuve d’empathie. On passe ce disque d’un visage à l’autre dans un mouvement de rotation circulaire, dans une révolution qui induit le passage comme un rituel qui marquerait que l’on est prêt à s’ouvrir ou à recevoir l’autre. Se mettre dans la tête de l’autre comme se mettre dans la peau de l’autre avec La peau des autres implique de penser à sa propre place. What your hand are telling me s’inscrit dans ce même mouvement en allant extraire les lignes de la main et en les matérialisant par de l’aluminium. Lignes de vie qui à la manière des osselets sont autant un pari sur l’avenir que l’ambition d’entrer dans la vie de l’autre par la surface. Les différents protocoles que pense Fanny Gicquel nous amènent à manifester un lien, à expliciter l’intention derrière un geste simple et dans le voyage vers l’autre à aller au confins de l’empathie et de la violence.

La main qui caresse peut aussi être celle qui frappe. Les poings de verre d’Une Main mal assurée participent sans doute à l'ambiguïté de toute l’installation. Sans doigt, cette contre forme qui agit comme un gant, rend maladroit la personne qui la porte. Une main sans doigts, deux mains sans doigts c’est comme avoir deux mains gauches qui ne permettent pas de signer, de communiquer par le signe. Un boxeur dirait que c’est l’accès le plus direct à l’autre, par le coup. Le toucher des poings est contondant, il étouffe en même temps qu’il étreint. La lutte n’empêche pas une forme de tendresse, l’ambiguité d’un sentiment dans le corps à corps. La personne qui les porte, porte la difficulté de s’exprimer sans se blesser en faisant mal à l’autre. Est-ce une prothèse ou un handicap ? Le verre rend brillant ce qui n’a pas de contour. Il n’a pas de conscience mais manifeste et amplifie les élans qui nous traversent. On a toujours une impression de fragilité avec le verre. Plus encore quand on raccroche les gants, quand on les noue délicatement à un portant.

Où s’arrête une chute d’eau ? La boucle de l’installation agit ainsi comme si elles permettaient sans cesse de nouvelles relectures, occasion de voir ce qui se noue sans jamais se dénouer vraiment et d’aller aux limites d’un texte, à ses portes, des respirations. Sur les deux grandes plaques termosensibles de The Door between them, les soeurs posent des fleurs comme dans un herbier. Manière de cueillir un moment, d’esquisser un autre langage peut-être et de conserver d’une certaine manière un souvenir. Lentement, Fanny Gicquel dépose à l’éponge de l’eau chaude sur ces surfaces. Alors que l’eau ruisselle, la vapeur et la buée rend opaque la surface brillante, restitue un souffle aux fleurs sans odeur. On ne voit plus le reflet mais simplement la présence. Nous voici le temps d’un moment rendu à la vie, près de la cataracte.

L’une inspire, l’autre expire.

Exhibition text by Jesi Khadivi (2022)

French artist Fanny Gicquel primarily works in sculpture and installation, typically incorporating her artworks into non-hierarchal choreographed performances that concern ideas related to the body and space. With sculptures and performances that address ephemerality, fragility, and the inherent plurality of the self, Gicquel’s practice imagines the world less as a space of discrete, partitioned entities than as a dynamic constellation of interminglings, crossovers, and interferences. A kind of porosity between the self and the other, interior and exterior, human and non-human has come to define Gicquel’s work and her work marks a new chapter in her exploration of these concerns. Fanny Gicquel’s new installation Close to the cataract translates the literary technique of the “cut-up” into a performative context, resulting in a choreography that dispenses with linearity in favor of a fluid multi-temporality. The title and content of Gicquel’s performance is loosely inspired by Jane Bowles’ short story “Camp Cataract,” in which the American writer uses a tale of two dysfunctional sisters to chart a broader exploration of human relations caught at intimate and political crossroads. Unfolding amidst a dynamic constellation of sculptures, two women encounter one another in Gicquel’s performance. Their relationship is unclear. Are they kin or shadow-selves? The women seamlessly move from one activity and gesture to another. Like an endless, microscopically shifting loop, each repetition introduces slight changes into the womens’ game of perpetual motion: a flight from the dread of stasis. The constant flow of movement and flux carries into the objects that performance unfolds with and through: a thermotactile painting functions as a portal between worlds, words appear and disappear in multi-lingual anagrams and palindromes, glass vessels nestled amidst steel sculptural ensembles are activated by human breath and smoke. As Gicquel herself notes, “they are all active, changing, escaping a definitive form to highlight the impermanence of things around us and to testify to the fragility of the world.

Close to the catarct  by Henri Guette (2022)

Published on YACI/Jeune critique d’art


There is always an impression of fragility with glass. Perhaps because it is the materialization of a breath and we know how much a breath can break. A frozen breath whose contours would be words, whose breakings always have an air of threat. With glass, we make pretty things like little animals, menageries that gather dust on the shelves when we don’t know how to love them. With glass, we sink into the breathing of another. Fanny Gicquel, with glass, gives a second form to our bodies, the double of a heart with Plain Pleasure, or that of a rib cage with I said cage no room. In the light, these glass ducts shine and it is as if they underline an absence.
Two sisters or two performers, depending on the situation, smoke or vape. They don’t speak to each other and perhaps understand each other on the side. The installation Close to the Cataract is designed for two people, who are complicit enough to seek each other’s company and yet so absorbed in themselves that they seem to miss each other; this is also what brings them together with two heroines of the British novelist Jane Bowles: Harriet and Sadie, sisters in Camp Cataract (1949).
One inhales, the other exhales. It’s the same smoke and you can see from the condensation and the drops of water how close they are. Live as close as possible to each other. They are two glass flutes that carry an inaudible music, perhaps because we are not in tune, in this same time that is here as if extended. It is like two runners passing the baton to each other, because they cannot hold hands. The second, the third in a family, sometimes by a few minutes, often by several years: what to do with one’s own place? We are on the verge of a rupture, the cataract and the sound of the fall should engulf everything. A wet explosion followed by a haggard silence. This is what lies between the lines, what overflows from the words: the unspoken nature of literature, dear to Bowles and to his contemporary, the American playwright Tennessee Williams. Dear perhaps to all those who know what can be lost by talking too much.
We cling to the gestures as if we were trying to communicate. One inhales and the other exhales her electronic cigarette. She pulls her head into her cage; inside there is still something that does not sit well, perhaps an anxiety. All in tension, the score Au diable les sœurs begins with an air of playing with hands, four hands that seek each other out and rebuke each other until they attack each other’s faces. Mimicry is said to be a strategy of seduction. It is said that reproducing the gestures of the other is a way of seeking approval. It is said that mirroring increases empathy, but anyone who has been confronted with someone who imitates them too much knows that irritation is not far off. We” don’t hold on to much. Boundaries are always being recomposed and you have to be prepared to see the blow go off, even in your hands. The space between the hands does not only indicate the resistance of the air, but also everything that one has to invest in a performance; the interpretative capacity.
They don’t speak to each other and perhaps understand each other on the side. In what is being played out, small gestures divert large rivers and variations reveal a traumatic event. Jane Bowles’ heroines are presented to us as “dysfunctional” and perhaps it is indeed of rehashing that the installation, the camp, speaks to us. What would we have done differently if we had known? Could we read the events differently? What temporality informs our judgments and assessments? The story does not make a decision and leaves the reader with an open ending. The installation itself plays with suspense and the objects gently placed on the floor give a sense of an environment. The fragile hooks put the walls and the floor in tension, all that we believe to be given.
Who will have the last word of the two young women? In Fanny Gicquel’s Invention Exercise, they compose and recompose words from the same set of letters. What could be a game of anagrams becomes, however, a confrontation about language through the intensity of the protagonists. They do not speak, but the letters they rearrange more and more violently, clash and find a sonic materiality. It is a game that forces the possibilities of language; words are formed before thought, the image of words even before their meaning. It is not possible through language to reach the thought of the other, which exceeds, overflows; the contours of the same words change according to whether they are of one or the other. Once again, we touch on the unspoken, and on what in Jane Bowles or Tennessee Williams makes literature.
In the multiple interactions that the objects provoke, there is the idea of collaboration. With To Pass in his Head, it is necessary to work hand in hand to carry the sculpted aluminium disc and, as the title suggests, to empathise. The disc is passed from one face to the other in a circular rotation, in a revolution that induces passage like a ritual that would mark one’s readiness to open up or receive the other. To put oneself in the head of the other as to put oneself in The skins from others with the skin of the others implies to think in one’s own place. What your hand are telling me is part of this same movement by extracting the lines of the hand and materialising them in aluminium. Lines of life which, like jacks, are as much a bet on the future as the ambition to enter the life of the other through the surface. The different protocols that Fanny Gicquel thinks of lead us to manifest a link, to make explicit the intention behind a simple gesture and in the journey towards the other to go to the borders of empathy and violence.
The hand that caresses can also be the one that strikes. The glass fists of An Insecure Hand undoubtedly contribute to the ambiguity of the whole installation. Without fingers, this counter-form, which acts like a glove, makes the person wearing it clumsy. A hand without fingers, two hands without fingers, is like having two left hands that do not allow one to sign, to communicate through the sign. A boxer would say that it is the most direct access to the other, through the blow. The touch of the fists is blunt, it suffocates at the same time as it embraces. The fight does not prevent a form of tenderness, the ambiguity of a feeling in the body to body. The person who wears them carries the difficulty of expressing himself without hurting the other person. Is it a prosthesis or a handicap? Glass makes what has no outline shine. It has no consciousness but manifests and amplifies the impulses that run through us. There is always an impression of fragility with glass. Even more so when you hang up the gloves, when you tie them delicately to a rack.
Where does a waterfall stop? The loop of the installation thus acts as if it constantly allows for new rereadings, an opportunity to see what is tied up without ever really untying itself and to go to the limits of a text, to its doors, to its breaths. On the two large heat-sensitive plates of The Door between them, the sisters place flowers as in a herbarium. A way of gathering a moment, of sketching out another language perhaps, and of preserving a memory in a certain way. Slowly, Fanny Gicquel sponges hot water on these surfaces. As the water trickles down, the steam and fog render the shiny surface opaque, giving a breath of air to the odourless flowers. We no longer see the reflection but simply the presence. Here we are, for a moment, back to life, near the cataract.
One inhales, the other exhales.