Série photographique "Lieux-dits", 2016.
© Emilie Bolou - Brademi photographies
Confronté à un accident de voiture, nous avons le réflexe de s’imaginer la scène. On tente en vain de reconstituer l’impensable en cherchant les moindres détails, ceux permettant d’expliquer ce qui arrive très rapidement. Les lieux mortels photographiés avec une lumière douce les embellit, cachant ainsi la violence dont ils ont été l’objet, il y a un temps. En effectuant des prises de vues, on capte alors le vide du lieu pour exprimer le plein d’un instant donné. La mort devient paysage, un silence où subsiste seulement une pensée pour le disparu, se trouvant à la une d’un journal, l’instant d’un jour avant de retourner à l’anonymat le plus secret.