Corps de Bois, 2019
Contreplaqué, verre argenté (miroir), encre de Chine
Dimensions : 226 x 67 cm
Vues d’exposition, Musée national de la Marine, Brest, 2019
Œuvre in situ réalisée lors d’une carte blanche au Musée national de la Marine de Brest, et dévoilée au public dans le cadre de l’exposition collective Du vert émeraude au bleu azur, du 29 mars au 19 mai 2019.
Aux 17ème et 18ème siècles, les vaisseaux en bois sont d’une complexité technique sans égal. Mais que se cache-t-il sous ces coques parfaitement courbes et lisses? Sans doute les rêves d’hommes et de femmes cherchant la rencontre, le voyage, la rêverie.
À travers sa grande plasticité, le navire renferme tout ce qu’il y a d’imaginaire avec ses mythes et ses réalités : l’humain face à ses perspectives au creux du seul foyer à des kilomètres alentour.
Une cheminée, un miroir et une structure évoquant la coque d’un bateau. Chacun de ces éléments convoque l’imaginaire. Indépendemment les uns des autres, tous ces éléments sont des hétérotopies.
Ils sont interconnectés. Par la présence d’un miroir, la structure en bois passe visuellement d’une demi-coque à une coque en lévitation. La cheminée est ce renfoncement dans l’espace où se loge la structure. Elle renforce l’impact de celle-ci. Le bateau ayant toujours été une porte ouverte vers l’imaginaire et le voyage, la cheminée l’est tout autant, à la fois lieu de rassemblement d’un foyer et invitation au voyage de l’esprit. En plaçant une coque de bateau dans un lieu si singulier, j’essaie de communier avec l’imaginaire collectif appelant au voyage et à la rencontre de l’autre.
Ce projet est un lieu dans un lieu, un espace autre menant à la rêverie, à la réflexion, au reflet de soi et de l’architecture. Les visiteur.euses du musée s’y observent et découvrent autrement l’architecture du lieu, à travers le «filtre» du miroir. Parfois, ces personnes qui observent leur reflet ressentent un malaise, un vertige, d’autant plus que les pierres du fond de la cheminée semblent elles-mêmes en lévitation.