Claire Voyance, 2019
installation vidéo de 41'43, impression sur tapis de 180x120 cm, sel, cristaux, fausses bougies, divers objets.
Figure intemporelle d’insoumission la sorcière est devenue un symbole féministe fort : elle est indépendante, insoumise, puissante, proche de la nature et possède une connaissance interdite aux hommes. Si cette figure prend de l’ampleur dans ce sens, ce n’est certainement pas un hasard. La sorcière habite un imaginaire commun à la génération Y (nées entre les années 80 et les années 2000) qui a grandi sous le joug de rendez-vous télévisuel comme la trilogie des samedis soir. Programme phare des années 2000, on pouvait y voir des séries comme Buffy contre les Vampires, The Craft, Charmed ou encore Sabrina.
Pour la première fois à la télévision, on voyait une flopée d’héroïnes fortes et charismatiques qui évoluaient très bien sans les hommes.
Petite fille, adolescente, et enfin jeune adulte, je reste une fan absolue de Charmed qui m’a permis de m’identifier à des femmes belles et indépendantes, féminines et hyper baddass, charmeuses et intelligentes.
Avec un esprit de nostalgie et en reprenant le même principe que Brice Dellsperger, je reformule l’épisode 1 de la série. Dans mon remake, tous les personnages font référence au personnage Claire Guetta (devenue ici Claire Voyance) que j’ai mis en place lors de la pièce You Make Me Fell de 2018. Les trois sœurs sorcières sont ré-intérprétées par des Drag Quenn : figure outrepassant la question du genre à travers un principe de construction d’identité faisant fit du mythe de la virilité. L’action s’ancre dans un décors en transition, entre carcasses d’anciens bâtiments et squelettes de nouveaux. Ceux-ci parlent du temps et placent l’action dans un univers mystique où le neuf vient se construire sur les fantômes de l’obsolète.