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Documentation d'artistes diplômés de l'EESAB, 2015 - 2021

Célestine Charlet

Oh, fleur, 2019

Édition (prototype), 35 pages

 

Oh, fleur serait une édition à envisager comme un seul poème qui se joue des calligrammes.

Ces derniers semblent en effet par essence absurdes.

Ainsi, en citant Michel Foucault in Ceci n’est pas une pipe, « le calligramme ne dit et ne représente jamais au même moment ; cette même chose qui se voit et se lit est tue dans la vision, masquée dans la lecture. »1

Le calligramme – qui se voulait réconcilier l’image et le verbe – ne fait guère donc que les éloigner davantage, tout en compléxifiant la lecture d’un texte et en rendant plus incertaine la réalisation d’un dessin.

Dans Oh, fleur plusieurs calligrammes composés du même et unique mot, fleur, mais aux formes à chaque fois différentes se succèdent. Une manière d’affirmer que sous ce terme éculé et générique se cachent bien évidemment une multiplicité d’espèces différentes, tout en créant un livre d’images sans images où – après la surprise – le spectateur peut s’amuser à identifier les différentes plantes cachées et créées par les mots.

Quelques phrases accompagnent le début et la fin de l’édition :

 

« Oh, Une fleur après tout, c’est un rien, Et l’on pleure sa rose; Pas des fleurs. »

« Oh, Pourquoi, alors Parfois – ce sont les choses que l’on pleure ? »

« Oh, Ne serait-ce donc de nos yeux, Dont – simplement – nous tombâmes amoureux. »

 

 1 Michel Foucault, Ceci n’est pas une pipe, op. cit p.19, Fata Morgana, août 2010 64p.