Carla Bonavent

Cette installation est le fruit d’une collaboration entre Jo (un ver de terre artiste) et deux humaines artistes (Yoyo mon alter ego imaginaire et moi-même). Notre rencontre nous la devons à cette fameuse pierre qui tourne. Jo habite dans une grotte sous cette pierre qu’il fait tourner comme nous faisons tourner une porte sur ces gonds. C’était lui quiétait derrière cet étrange bout de bois me donnant rdv le samedi 16 septembre à minuit. C’était le début d’une grande aventure artistique qui a donné naissance à cette installation que vous pouvez voir sur ces photos. Nous avons pu ensemble réaliser un des rêves de notre ami.e Jo qui était d’un jour pouvoir exposer hors-sol.

Pour ce deuxième chapitre des Rebondissements de la pierre qui tourne je me suis inspirée d’un conte écrit par Baptiste Morizot dans la revue Socialter (lien de l'article) que l’on peut retrouver dans l’installation encadré de terre crue. J’ai illustré ce texte en gravant un dessin sur une plaque de bois, lui aussi avec un cadre en terre. Deux grands vers de terre en bas reliefs les entourent, l’un d’eux a gravé sur lui une phrase extraite du conte: “NOUS SOMMES LE VIVANT QUI SE DÉFEND”. À côté il y a un bureau avec une chaise sur laquelle l’on retrouve le dispositif (tuyau + entonnoir) déjà vu dans l’autre installation, cette fois ci il est relié à une motte de terre contenant Jo le ver de terre. Une lampe éclaire le petit morceau de bois avec les inscriptions gravées qui apparaît dans la vidéo. Cette installation sera activée par une performance le soir du vernissage.

Pour le soir du vernissage j’ai fait une performance sous la forme d’une “conférence de presse sans journalistes” pour raconter la présente œuvre. À l’aide d’un paperboard j’ai retracé toutes les étapes de création; de la rencontre avec Jo passant par son histoire et ses différents savoirs faire (modelage de terre crue, gravure sur bois), jusqu’à ce moment même de transmission auprès du public. Au cours de cette performance il y a eu diverses intéractions auprès du public convoquant plusieurs sens comme par exemple la dégustation de gâteaux d’apéritif en forme de turricules (déjections de ver de terre) ou encore le touché, car je faisais passer des objets qui illustraient ce que je racontais. J’ai aussi activé le tuyau reliant un entonnoir à une motte de terre que j’avais accroché à ma taille. C’est un dispositif qui permettrait au ver de terre caché dans la motte de terre de pouvoir intervenir durant la performance, il y avait donc des moments où je collais l’entonnoir à mon oreille puis je disais à voix haute ce que le ver de terre voulait ajouter et dire au public.