Création graphique de la publication de Gaby Huneau.
En 1867 Paul Saint Victor introduisait l’invention de la photo-sculpture par François Willème. Un procédé qui devait permettre la reproduction photographique d’objets en relief sans l’aide d’un sculpteur professionnel. «Ainsi, l’épreuve est faite ; l’obstacle est franchi. La sculpture a désormais non pas une rivale mais, un auxiliaire dévoué et rapide, d’un tact certain, d’une exactitude infaillible. La machine ne fait pas une concurrence à l’artiste, elle ne lui demande que l’employer comme un praticien respectueux, qui prendra ses ordres et préparera son travail. En se réduisant à ce second rôle, l’invention du Monsieur Willème rencontrera encore bien des hostilités et des résistances ; mais rien ne prévaut contre le fait d’une découverte prouvée par des œuvres. Tôt ou tard, la grande statuaire appellera la photo sculpture dans ses ateliers. »
Comment analyser et décrypter les liens tissés entre deux médiums que sont la sculpture et la photographie ? Une cohabitation de si longue date induit forcément de nombreux changements, d’abord de part l’évolution des médiums eux mêmes, mais aussi et surtout part la façon que les artistes ont de les utiliser. Il ne s’agit pas de détailler l’évolution complète de la sculpture et de la photographie dans l’histoire de l’art, mais de se concentrer davantage sur la connexion de ces médiums et ce qu’elle a pu engendrer.
Aujourd’hui, lorsque l’on évoque le travail d’artiste, il n’est pas rare d’entendre les termes ; pluridisciplinaire, protéiforme ou encore œuvre hybride. Justement, qu’en est-il de cette hybridation alliant photographie et sculpture ? Car si mêler les moyens d’expression est loin d’être un phénomène nouveau, l’évolution constante du numérique et des nouvelles technologies telles que l’imprimante 3D, ou la modélisation 3D à tout de même offert au monde de l’art contemporain un nouveau terrain de jeu. Ces nouvelles technologies offrent des perspectives où réel et virtuel n’ont de cesse d’être confrontés, mixés et questionnés. À travers un panel d’artistes et des expositions emblématiques, nous explorerons des pratiques interrogeant la mise en espace de l’image, son support et sa transmutation vers le volume.