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Documentation d'artistes diplômés de l'EESAB, 2015 - 2021

Brendan Cornic

MÀJ 03-10-2022

Qu’elle soit démographique, économique, industrielle ou technologique, la croissance semble être au cœur de la vision actuelle du progrès. L’homme prend de plus en plus de place sur Terre, et c’est précisément la dimension spatiale de l’évolution de l’humanité qui intéresse Brendan Cornic. À l’échelle de la planète, on assiste à une réduction des terres agricoles fertiles, des forêts et de la biodiversité, remplacées petit à petit par des infrastructures diverses. À l’échelle du logement cette fois, on s’aperçoit que les espaces de vie aussi se réduisent, souvent pour des raisons économiques et démographiques, notamment dans les grandes villes.

Un espace réduit devient alors synonyme de précarité, à un moment où l’amélioration des conditions de vie semble systématiquement passer par une augmentation de la taille du logement. La recherche initiée par Brendan Cornic vise à proposer des moyens de préserver le confort de nos espaces de vie tout en allant dans le sens d’une limitation, voire d’une réduction de l’espace dont nous disposons. Depuis longtemps, les objets pliables, transformables et multifonctionnels matérialisent notre capacité à nous adapter à différentes contraintes plus ou moins immédiates.

En se tournant vers les plis complexes issus des domaines de l’art, des sciences et de la nature, Brendan Cornic a cherché à développer les possibilités offertes par le pliable dans l’optimisation de nos espaces de vie. Pour réfléchir à ces questions, il s’est notamment intéressé au contexte de la station spatiale, qui n’est pas un espace du quotidien mais qui constitue l’un des espaces de vie les plus contraints que l’homme puisse connaître. De plus, si l’on considère que notre planète – à l’instar de la station spatiale – est un vaisseau aux ressources et à l’espace limités, la vie à bord de la station peut servir de modèle conceptuel pour la réflexion. La moindre goutte d’eau, le moindre centimètre, la plus petite source énergie sont alors à économiser et à optimiser.

Texte élaboré avec Lilian FROGER dans le cadre de l’exposition collective Parfois Ils s’Endormiront en Pleine Forêt, Les Abords, Brest, 2018.