Phoenix, 2016
pièce réalisée dans le cadre du programme de mission d'appui artistique, bois, métal, polystyrène, peinture routière, Douai
Travaillant avec un public jeune (de 5 à 21 ans) ayant des handicaps moteurs et/ou mentaux, je me suis appuyé sur les éducateurs, les professionnels médicaux, les membres de la direction et du bureau de l’association, les élus locaux et les représentants de la Direction Régionale des Affaires Culturelles ainsi que l’Agence Régionale de Santé pour élaborer et conduire différents ateliers autour de la notion de gigantisme. Partant du souhait de l’équipe de poser un autre regard sur le handicap, un double objectif s’est dessiné : lever les yeux au ciel afin d’élever le regard et rendre possible ce qui paraît impossible.
Ainsi pendant plusieurs semaines, j’ai mené des ateliers menés dans chaque unité de l’Institut médico-éducatif aboutissant pour chacun à la création de gestes artistiques. En m’appuyant sur les histoires des enfants, les environnements connus et leurs compétences, toutes les étapes de la création ont été expérimentées : élaboration du geste artistique à travers des échanges et des recherches, conceptualisation, réalisation plastique et scénographie de l’exposition.
Le lâcher-prise, le fait de s’autoriser à aller au-delà des limites, des cadres et des normes permis par la notion de gigantisme ont pris tout leur sens lors du vernissage ouvert aux jeunes, aux familles, aux équipes, aux habitants et aux partenaires. En effet, la pièce maîtresse du processus, un gigantesque phoenix, a alors pris son envol à l’aide d’une grue. Cette envol, vécu comme une libération finale de la démarche artistique, a avec surprise fait lever les yeux au ciel appuyé par une musique créée pour l’occasion.
Piste d'atterrissage, 2016
Cette pièce fait partie de l’ensemble avec le phoenix. En effet, fort de l’univers du super héros, nous avons repris l’esthétique du «bat» signal (projecteur luminueux dirigé vers le ciel pour faire appararaître le symbole de Batman).
Les jeunes ont alors échangé pour se mettre d’accord sur la forme qui permettrait au phoenix de prendre son envol. Ainsi la piste d’atterrissage et de décolage a-t-elle été imaginée et créée sur une feuille de 3 mètres puis de 5 mètres 50. Le pochoir ayant été réalisé, une autre équipe s’est servie de la peinture routière pour inscrire le symbole au sol comme un signe annonciateur de la venue du super héros: le phoenix.