Arek Kouyoumdjian

Deux professions me fascinaient plus que tout étant enfant : archéologue et astronaute.
Que ce soit à la recherche des traces des dinosaures disparus dans les profondeurs des couches géologiques ou dans l’exploration spatiale à la découverte de nouvelles planètes et de leur paysages inconnus, j’y vois aujourd’hui, dans l’un comme dans l’autre, un désir symbolique de voyage, à la fois dans l’espace et dans le temps.

L’exploration de ma recherche artistique prend ses racines dans cette double fascination et tente de donner plastiquement des formes à l’écriture d’un «espace-temps» : entendu ici sous la forme d’un espace défini, traversé ou construit par une durée. En utilisant un large éventail de médiums comme la sculpture, le dessin, la photographie, la peinture ou encore l’installation, mon travail réactive sans cesse un vocabulaire récurrent tel que le déplacement par la marche, la trace, la cartographie ou la partition musicale.

Les formes élémentaires utilisées (cercles, lignes, carrés, rectangles) me permettent alors de créer des parallèles formels empruntés à l’astronomie, à la géologie, à la musique et à l’écriture musicale pour révéler poétiquement les notions de territoire, de frontières, d’espaces polyphoniques et ainsi questionner voire initier (dans les pièces participatives) un dialogue collaboratif sur le partage des espaces.


« Si toutes les disciplines communiquent ensembles
c’est au niveau de ce qui se dégage, jamais pour soi-même
mais qui est engagé dans toute discipline créatrice,
à savoir la constitution des espaces-temps »
Gilles Deleuze - Conférence Qu’est ce l’acte de création, donnée à la FEMIS en 1987