retour à l'accueil

Documentation d'artistes diplômés de l'EESAB, 2015 - 2021

Arek Kouyoumdjian

MÀJ 25-10-2022

Sancte Iohannes, 2018

Installation murale, MDF, peinture acrylique, dimensions variables

 

Cette installation comprend deux éléments dialoguant ensemble.

Une partition graphique accrochée aux murs reprend une interprétation musicale personnelle de l'hymne de la Naissance de Saint Jean-Baptiste de Paul Diacre grâce auquel Guido d’Arezzo nomma les notes de musique en 1028 et que nous utilisons encore aujourd’hui (dans les pays dits latins).

Des associations synesthésiques musique-couleur mettent en jeu cette partition murale sous forme de blocs rectangulaires peints qui correspondent à la longueur, la hauteur et la profondeur des notes.  inspirée de logiciels (Synthesia), de jeux vidéos (Guitar Hero) voire même des cartes perforées pour piano mécaniques du XIXe siècle.

Piano, 2018

Prototype, sculpture sur bois, feutre, plastique, peinture acrylique, résine
156 x 156 x 135cm

 

Le piano rond, projet en cours présenté sous forme de prototype, comprend 352 touches tournées vers l’extérieur et annonce implicitement la possibilité de jouer à plusieurs.

L'hymne de la Naissance de Saint Jean Baptiste qui apparait sous forme de partition graphique en toîle de fond est initialement un plain-chant. Ce chant collectif à une seule voix (qu'on appelle monodique ou monophonique) a pour but d'unifier symboliquement le monde chrétien après la chute de l'Empire romain et s'impose alors comme modèle hégémonique musicale de l'époque.  

Le piano invite ici par son amplification à une recherche de plaisirs sonores simultanés visant la polyphonie, qu'ils soient harmoniques ou dysharmoniques.

Détail partition murale

fichier numérique, dimensions variables

 

« Imagine maintenant un piano. Les touches ont un début. Et les touches ont une fin. Toi tu sais qu'il y en a 88, là-dessus personne ne peut te rouler. Elles ne sont pas infinies, elles. Mais toi tu es infini, et sur ces touches, la musique que tu peux jouer, elle, est infinie [...] Mais si je monte sur cette passerelle et que devant moi se déroule un clavier de millions de touches [...] et si ce clavier est infini, alors sur ce clavier-là, il n'y a aucune musique que tu puisses jouer. Tu n'es pas assis sur le bon tabouret: ce piano-là, c'est Dieu qui en joue [...]. C'est ça que j'ai appris, moi. La terre, c'est un bateau trop grand pour moi. C'est un trop long voyage. Une femme trop belle. Un parfum trop fort. Une musique que je ne sais pas jouer. Pardonnez-moi. Mais je ne descendrai pas. »



Novecento, Alessandro Baricco