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Documentation d'artistes diplômés de l'EESAB, 2015 - 2021

ana anaa

MÀJ 17-04-2024

L'entre-deux mondes, 2021

L'entre deux mondes, installation, lecture performée de 10 min des Missives des ANa Anaa dans un cercle de tissu suspendu, bande sonore de 35 min, 3 vidéos sur tv en boucle en simultané : Invivances bleues 14 min 43, Invivances nocturnes 12 min 10, Invivances végétales 12 min 50, gélatine coulée dans des ormeaux sur plaque en métal, détecteur de mouvement lumineux, projection sur verre sablé, système son de Kevin Lechat, accrochage de DNSEP, EESAB Brest

Installation prolongeant l’écriture de NVAHI (mémoire de Master) autour de corps altérés, en cours de devenir autres. Je m’inscris dans une démarche questionnant nos conditions d’existence, nos tendances virtuelles ou virtualisantes. J’en viens à reformuler par une lecture performative notre relation aux langages. Il sera nécessairement question de pluralité, de dédoublements, de traduire. Je me positionne en tant que passeur dont le corps est en transit. En transe sujet à des troubles. Des émanations subconscientes virtuelles, un être en devenir autre, emporté par ses démangeaisons songeuses. L’installation s’éprouve en tant que déambulation.

 

Extrait de lectures performées :
Missives des ANa Anaa

 

L’entre deux mondes
(Pour une lecture à voix haute)

[...]
Tu aurais dû me dire que tu ne sais pas lire, qu’il fallait que je te raconte
[...]
J’ai oublié
ton incandescence, ta fureur et rage
ta lente combustion

Ton ventre qui s’affaisse, dont tu extrais des corps étrangers
J’ai oublié à quel point tu cherches l’autre en toi-même
et que tes invivances sont internes.

Corps étrangers prothétiques
que tu embaumes
de ta mémoire de leur présence

Des fugitifs, des passants nous sommes.
Des flux, des substances cosmiques, des particules du commun.

Nous cueillons dans les ruines des baies rouges et fongiques.

Nous sommes en transit, en deuil, en attente sur le seuil d’espaces lisières,
à vif oublié_e_s.

Migrants

la traque commence par une restitution, une écologie décoloniale.

De qui à qui ? j’entrave
D’où à où ? je vis
De quand à quand j’oublie ?

Mes convulsions perdurent, en territoires lacérés de frontières


J’ai tracé ce cercle pour déliminiter nos mondes, du tien au mien, rien n’est tien ou mien, ni ici ou ailleurs.

Viens.

Activer la précarité par prédation, oublier encore
la dette centrifuge d’une humanité errante

A chaque capture tu dévores mirage après mirage.
Nos désirs sont exempts de longitude et latitude.

Ton étreinte est l’apesanteur.